Michael Stoquer, un expert sur lequel on peut compter


Il est le gérant de la société SEF, une entreprise qui œuvre dans un secteur particulièrement important pour la sécurité de chacun mais hélas peu connu du grand public : la réparation des bâtiments touchés par un sinistre, avec notamment le renforcement des fondations. Il est aussi un homme qui a vu le marché évoluer, avec de plus en plus de fondations spéciales en travaux neufs à effectuer, contre de moins en moins de réparations de sinistres, et pour qui les « simples » études, qu’elles soient géotechniques ou qu’elles relèvent du génie civil, représentent désormais 10% du chiffre d’affaire. Avec lui, il est possible de découvrir un profil d’expert du bâtiment et des fondations spéciales…

L’expert selon les compagnies d’assurance

L’expert, c’est d’abord cette personne nommée par les compagnies d’assurance pour venir constater un sinistre et estimer les réparations qu’il convient d’effectuer. Surtout, il est celui qui va chiffrer ces dernières, il est donc un acteur clé dans le processus d’indemnisation de l’assuré après un sinistre. C’est pour cette raison que, bien qu’il s’agisse du cas de figure le plus répandu, l’assureur n’est pas la seule personne apte à nommer un expert en assurance : un particulier peut également le faire (mais il devra alors régler les honoraires), un juge également (s’il y a un litige porté devant le tribunal). Il faut d’ailleurs savoir que plusieurs experts peuvent intervenir sur un même sinistre ! Par exemple, on peut avoir à la fois un expert mandaté par la personne responsable du sinistre, un autre envoyé par la victime et encore un que le syndicat des copropriétaires aura appelé, si le sinistre se produit dans un immeuble en copropriété. Il est toutefois bon de rappeler que, dans le cas d’un sinistre sur bâtiment, il est assez rare qu’une personne en soit responsable, il s’agit le plus souvent d’un sinistre naturel comme une sécheresse ou une inondation. Il faut également avoir en tête que chaque expert peut avoir un élément particulier à analyser : dans l’exemple précédent, l’expert auquel le syndicat des copropriétaires a fait appel a de bonnes chances de s’intéresser presque exclusivement à ce qui concerne la copropriété, soit les murs, le plafond et d’éventuelles parties communes, alors qu’un autre expert aura la tâche d’évaluer les différents bien endommagés de l’assuré. Ce qui est important, c’est que les experts n’ont pas à trouver un accord entre leurs analyses : chacun remet son rapport à la personne qui l’emploie, et c’est aux assureurs de trouver ensuite un terrain d’entente. Cela garantit une certaine indépendance de la part des experts, quoique cette notion fasse encore débat auprès de certains.

L’obligation de venue d’un expert dépend de nombreux facteurs. D’un point de vue légal, deux cas requièrent réellement une expertise, quoi qu’il advienne : les sinistres qui sont couverts par une assurance construction dommages ouvrage, qui protège les habitations, et dans les sinistres causés par une catastrophe technologique qui entraînerait des dommages importants, comme sur une maison ou une voiture. Il est en effet estimé que des compétences très techniques sont nécessaires pour effectuer une bonne évaluation. Ce que confirme Michael Stoquer, qui intervient en particulier sur les bâtiments et sait la complexité des travaux à entreprendre, en particulier sur des sols spéciaux ou instables. Dans les autres cas, le passage dépend de l’ampleur du sinistre et de sa nature. Légalement, il n’y a pas d’obligation de faire appel à un expert en-dehors des deux cas précédents, mais lorsqu’un « gros sinistre » survient, l’expert est dépêché de manière à peu près systématique. Dans les exemples les plus évidents, il y a le cas de l’incendie : ce dernier cause des dégâts bien spécifiques qui demandent une bonne connaissance du sujet pour procéder à une évaluation des dommages en bonne et due forme et déterminer une indemnisation. On le retrouve aussi dans le cas d’un accident de la route où les dommages sont sévères, l’assurance cherchera sans doute un expert pour évaluer le montant exact des dégâts et chercher la meilleure manière de procéder à des réparations, avec parfois la recherche d’un autre coupable à accuser, pour ne pas avoir à débourser. Enfin, si une personne a subi des dommages physiques dans l’accident, c’est un expert médical qui sera appelé.

L’assuré face au sinistre

Ni la loi, ni les assureurs n’ont de montant fixé pour faire appel à un expert, une estimation générale des dégâts pour laquelle il semble nécessaire de demander l’intervention d’une personne externe avec des compétences spécifiques. Toutefois, s’il n’y a pas de norme il y a des usages, et les professionnels possèdent certains seuils en-deçà desquels ils estiment qu’un expert n’est pas systématiquement nécessaire. Le montant général varie autour des 3000 euros, mais il peut grandement varier et notamment selon la nature du sinistre. En cas de dégâts des eaux, c’est une facture de dégâts matériels autour des 1600 euros qui va mobiliser l’arrivée d’un expert. Dans le cas d’un accident de voiture, les circonstances peuvent varier, mais un dommage d’ampleur assez faible, autour des 1500-2000 euros, permet à l’assuré de se charger lui-même des réparations et d’envoyer ensuite les factures à l’assureur. Attention toutefois : cela ne permet pas systématiquement un remboursement intégral des dégâts, cette largesse de procédure est en grande partie née des limites des contrats établis, qui rechignent évidemment à tout rembourser. Le cas d’un vol est encore plus spécifique : il ne s’agit pas de montant maximum, mais plutôt de nature des objets. Des bijoux ou d’autres objets de valeur, ou alors des dommages importants lors du cambriolage, voilà ce qui motivera l’assureur à envoyer un expert. Tous ces détails sont spécifiques à chaque assurance et relatifs à chaque contrat, ce qui implique un grand nombre de cas particuliers et de circonstances spéciales. Néanmoins, il y a un cas où l’on peut être certain que l’expert interviendra : en cas de litige, lorsque assuré et assureur ne s’entendent pas sur le montant de l’indemnisation.

Pour les petits sinistres, un assureur n’est souvent pas un investissement rentable pour l’assureur, qui se contentera donc des pièces envoyées par l’assuré, qui se constituent d’éléments qui prouvent qu’un sinistre est survenu, afin d’accélérer l’ensemble du processus. Car il est très important pour une victime de sinistre de conserver en permanence le plus de preuves possibles, qu’un expert vienne ou non. C’est là que, pour une fois, les assureurs sont devenus plus flexibles : ils sont plus ouverts dans les éléments qu’ils reçoivent et manifestent une plus grande tolérance si les sinistres sont de grande ampleur, par exemple lorsqu’il s’agit de catastrophes naturelles touchant toute la France. Mais c’est à l’assuré de présenter à l’expert tous les documents nécessaires, toutes les photos prises et tous les éléments qui peuvent servir à l’évaluation, y compris les factures ou encore les témoignages. L’expert peut en demander certains, mais ce n’est pas à lui de chercher ce genre de document. Et il peut avoir besoin d’énormément d’indications s’il veut procéder à une juste estimation des dégâts. Sans compter que s’il ne passe pas, c’est à l’assuré d’envoyer tous ces documents directement à la compagnie d’assurance, toutes les photos et tous les éléments de preuves qu’il a. Et ce avec des délais parfois difficiles à tenir : dix jours ouvrés pour une catastrophe naturelle, cinq pour un sinistre plus classique et seulement deux pour un cambriolage !

L’expert par l’expérience

Michael Stoquer, lui, intervient dans des conditions encore plus spécifiques, mais parce qu’il faut une ex

périence bien particulière pour appréhender les problèmes auxquels il fait face. Il intervient souvent après le passage de l’expert de l’assurance, une fois que les dommages ont été établis et les travaux décidés. Intervenir sur des bâtiments sinistrés n’est en effet pas une mince affaire, et le problème est encore plus difficile à surmonter en cas de sols instables où les outils mécaniques pourraient par exemple avoir le plus grand mal à intervenir. Mais son travail a évolué avec les années, suivant les tendances et suivant notamment les nouvelles normes mises en place, aussi bien par les gouvernements que par les compagnies d’assurance elles-mêmes. Il s’agit désormais d’anticiper les problèmes, et Michael Stoquer, aujourd’hui gérant de la société SEF, doit de plus en plus intervenir avant même que les problèmes ne surviennent, lors de la construction d’un bâtiment en neuf pour s’assurer que les bases seront solides. Il emploie alors la technique des micropieux pour consolider la structure et diminuer les risques liés aux sols instables. Lors des bâtiments déjà construits, il effectue des travaux de reprise en sous-œuvre, un travail qu’il a appris au côté de son père, l’ingénieur Jean-Yves Stoquer. Mais de plus en plus, ce sont des études qu’il doit effectuer, qui représentent 10% de son chiffre d’affaire actuel, et c’est là qu’il devient l’expert que les compagnies d’assurance envoient sur place. Son entreprise est alors chargée d’effectuer des études géotechniques et des études de génie civil pour s’assurer que la situation est conforme aux règles en vigueur et que la part de risque à venir est suffisamment faible. En somme, la personne sur qui on peut compter pour éviter les soucis de l’avenir !


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