Quand la radiologie interventionnelle réunit les experts et technologie autour du patient


Rares sont les environnements médicaux au sein desquels chirurgiens, radiologues, anesthésistes et cardiologues interviennent côte à côte. C’est pourtant ce que le nouveau plateau de radiologie interventionnelle permet aujourd’hui au CHU d’Angers. Un travail expert et pluridisciplinaire au service d’une médecine complexe, ouverte au plus grand nombre de patients.

Entretien avec Pr. Christophe Aubé, chef du département de radiologie.

Le CHU d’Angers vient d’inaugurer son nouveau plateau de radiologie interventionnelle. Quelle est sa particularité ?

Ce plateau est l’un des plus innovants et des plus complets du pays. Il est composé de quatre salles, dont une salle hybride, la première des Pays de la Loire. Rares sont les établissements équipés d’une salle hybride et, pour la plupart, ce sont des salles mono ou pauci activité. Le projet s’est démarqué dès le début par son caractère pluridisciplinaire. La richesse des activités qui y sont réalisées en témoigne.

Quelles disciplines sont mobilisées dans ce plateau de radiologie ?

On retrouve l’ensemble des spécialistes de l’imagerie cardio-vasculaire interventionnelle : cardiologues, radiologues, anesthésistes, chirurgiens vasculaires et cardiaques, neuroradiologues et neurochirurgiens, techniciens de radiologie et également des infirmiers.

Quel est le principe de la radiologie interventionnelle ?

Le point commun des gestes de radiologie interventionnelle vasculaire est la navigation endovasculaire guidée par l’image. Il s’agit de faire évoluer grâce à un système de cathétérisme des dispositifs médicaux \ »mini-invasifs\ » à l’intérieur des vaisseaux jusqu’à la lésion (dans un vaisseau, une artère ou une veine de très petit diamètre quelque fois, dans les cavités cardiaques…) Une fusion des images prises avant l’intervention, IRM ou scanner, avec celles captées en temps réel par ce nouvel équipement permet au praticien de visualiser avec une très grande précision la zone dans laquelle il doit intervenir. Pour le patient, c’est une intervention ultra sécurisée et moins lourde car seule une petite incision est nécessaire pour faire entrer le dispositif. C’est aussi une solution qui s’ouvre pour les patients dont l’état de santé est trop incertain pour une opération dite \ »à ciel ouvert\ ».

C’est l’imagerie qui accueille au bloc opératoire…

Dans le principe oui. Mais là encore l’établissement de santé se démarque. Cet équipement de radiologie interventionnelle est implanté dans un environnement de radiologie, en l’occurrence dans le service de radiologie C et non dans un environnement bloc opératoire, comme c’est plus souvent le cas. L’élément fédérateur de ce nouvel environnement est la qualité de l’imagerie.

Ce nouvel espace est composé de quatre salles, dont la salle hybride. Pouvez-vous la décrire ?

Nous avons effectivement une salle de neuro-radiologie, une salle dédie à l’activité vasculaire périphérique et oncologique, une salle de cardiologie et une salle hybride (NDLR : lire visite guidée page XX). Cette dernière est la plus grande, elle permet par sa taille d’accueillir en même temps autour du patient les divers spécialistes impliqués dans sa prise en charge, ainsi que tout le matériel nécessaire à la mise en place d’une circulation extracorporelle si besoin. L’équipement de la salle hybride est mobile. A tout moment il peut être retiré afin de basculer dans une configuration de bloc opératoire classique, pour une intervention chirurgicale plus lourde au besoin – d’où le qualificatif \ »hybride\ ». L’ensemble du plateau de radiologie interventionnelle est donc stérile, comme dans un plateau de blocs opératoires.

Quelles ont été les différentes étapes pour la mise en service de ce nouvel équipement ?

Les travaux ont commencé en été 2012. Une réorganisation complète de l’espace a été nécessaire, ainsi qu’une extension pour accueillir la salle hybride. C’est le bloc gris que l’on voit aujourd’hui sortir du bâtiment Larrey. La première salle mise en service a été la salle hybride, en avril de cette année. Les autres ont suivi jusqu’à la mise en service du plateau technique complet le 1e septembre 2014. C’est un budget de 4,7 M€, dont 1,5 pour l’équipement de la salle hybride.

Des postes ont-ils été créés?

Oui, 7,8 ETP ont été créés à destination de ce plateau. Par ailleurs, toute l’équipe en place a reçu une formation spécifique.


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